Catégories
Articles

Les nouvelles variétés de tournesol laissent les abeilles sans nourriture

Sélectionnés pour produire davantage d’huile, la nouvelle sélection génétique de tournesols qui pousse en Suisse produit malheureusement moins de nectar que les anciennes variétés. “Avant, je pouvais mettre mes ruches à côté de champs de tournesols et je savais que les abeilles seraient nourries, depuis quelques années, j’évite les champs de tournesol”, remarque Jan Dudda, apiculteur prodessionnel dans la région vaudoise.

Un autre défaut de cette variété est qu’elle produit moins de vitamine E. En effet, d’après une publication récente de l’université de Fribourg, la molécule qui permet de produire de l’huile est la même qui permet de produire de la vitamine E, ainsi, soit la plante produit davantage de vitamine E soit davantage d’huile. La vitamine E est très utile pour la conservation de l’huile, elle est antioxydante et permet de réduire le rancissement du produit. Pour notre alimentation, la vitamine E est également essentielle. Les anciennes varitétés de tournesol permettent d’avoir davantage de miel, une bonne quantité d’huile et un bon équilibre en vitamine E. Aujourd’hui, les champs de tournesol ne nourrissent plus les abeilles, et les apiculteurs, dont les besoins sont souvent ignorés du monde agricole et de la recherche agronomique, doivent encore trouver de nouvelles solutions pour la survie de leurs abeilles.

Que font les abeilles avec le pollen et le nectar ?

Les fleurs produisent du pollen et du nectar en différentes quantités, par exemple, certaines fleurs produisent moins de nectar et davantage de pollen. Les abeilles sont atirées par le nectar et par le pollen.

Elles se servent du pollen principalement pour nourrir les larves.

Quant au nectar, celui-ci sert d’alimentation directe et pour faire du miel. Lorsque l’abeille arrive sur une fleur, elle prend du pollen sur ses pattes, on peut le voir si on observe des abeilles, et elles prennent du nectar dans leur jabot (sorte d’estomac) pour le transporter vers la ruche, durant le vol de retour, elles peuvent consommer une partie de ce nectar pour avoir de l’énergie.

Si la distance à parcourir pour trouver du nectar est grande, les abeilles en consommeront davantage durant leur vol, et si une abeille vole loin et ne trouve pas de nectar ou pas suffisament pour parcourir le chemin de retour, elle meurt.

“Je vois parfois des abeilles mortes ou se déplaçant très lentement sur les fleurs de tournesol. Attirées par l’odeur du tournesol, elle viennent y chercher du nectar, mais comme cette nouvelle génération de tournesols produit moins de nectar, je pense que les abeilles meurent car elles n’ont pas assez d’énergie pour retourner à leur ruche”, explique l’apiculteur.

Privilégions la qualité plutôt que la quantité. Planter les variétés de tournesol “anciennes” (pas si anciennes, car les nouvelles n’ont qu’une dizaine d’années) rapporte peut-être 25% d’huile en moins, mais permet de récolter plusieurs centaines de kilos de miel (selon la taille du champ), cela permet également de produire une huile de meilleure qualité, qui se conserve mieux et apportent davantage de vitamine E aux consommateurs.

Le travail des apiculteurs est actuellement séparé des agriculteurs, et des subventions, puisque les apiculteurs n’en touchent pas, pourtant, par leur travail, ils permettent d’augmenter les rendements de production agricole.

Une meilleure collaboration entre agriculteurs et apiculteurs permettrait d’intégrer les abeilles et leurs produits (à haute valeur ajoutée) dans les entreprises agricoles, qui veilleront alors à semer des variétés adaptées aux abeilles si précieuses.

Catégories
Articles

Les 12 principes de la permaculture

Les 12 principes sont une sorte de boîte à outil pour regarder le monde avec des yeux de permaculteur.

Issus de l’observation de la nature, ces principes seraient applicables dans le monde entier et à toute circonstance. Ce sont des principes de vie, de mouvement, d’évolution, d’adaptation, il est donc judicieux de suivre pour créer un système résilient).

David Holmgren et Bill Mollison ont co-crée la permaculture et ont chacun traduit ces 12 principes en leurs propres mots. Peut-être que vous aussi, vous aurez votre propre manière de les dire, car le plus important, c’est de les ressentir, de les saisir dans leur sens et de les utiliser !

Certains résumeront peut-être ces 12 principes en quelques mots : diversité, adaptation, petite action., résilience, autonomie et collaboration.

Mais avec 12 ou 24 principes, on peut parfois trouver davantage d’inspiration. Face à un problème, ou simplement lorsque vous observez, ou créez un projet, relire ces petites phrases pleines de sens vous donnera peut-être une nouvelle perspective.

Les 12 principes, version fusionnée entre les deux auteurs

Comme certains principes se répètent entre les deux auteurs, voici les 12 principes en version compacte. Puisqu’il s’agit d’une transcription de lois naturelles observables dans tout environnement vivant, le plus important n’est pas le texte mais de bien saisir leur essence.

Comme les principes se répondent les uns les autres, comme des cycles naturels, on peut commencer par un sens ou l’autre, l’ordre importe peu.

  1. Observer et interagir : la beauté est dans le regard de l’observateur.
  2. Les limites sont celles que vous imaginez.
  3. Désignez du général au particulier, des patterns aux détails : prendre du recul.
  4. La nature jardine, la nature design.
  5. Accepter le feedback.
  6. Intégrer plutôt qu’exclure : en mettant la bonne chose au bon endroit, les relations se développent et les éléments se soutiennent.
  7. Valoriser les bordures, les marges, la marginalité, la différence : les zones de contact entre différents milieux sont celles où les événements les plus intéressants ont lieux. Les zones de rencontres, les bordures, sont souvent les plus riches, les plus productives et les plus diverses.
  8. Utiliser et valoriser la diversité : la diversité résiste aux chocs et aux changements. Ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.
  9. Le problème est la solution.
  10. Répondre au changement de manière créative et en faire une opportunité : inventer plus loin que ce que l’on voit.
  11. Ne pas produire de déchets : en valorisant toutes les ressources et en connectant les éléments du système entre eux. Chaque produit d’un élément peut être la nourriture d’un autre.
  12. Utiliser des ressources renouvelables et des structures régénératives. Qui demandent moins d’input ou d’entretien extérieur.
  13. Attraper et emmagasiner l’énergie (eau, chaleur, énergie, contacts…).
  14. Utiliser des solutions petites et lentes : elles sont plus résilientes et plus simples à maintenir.
  15. Petit changement, gros effet : choisir des actions qui font une vraie différence.
  16. Obtenir une récolte. Faire attention à vraiment recevoir suffisamment de son travail. Prendre soin de soi : manger, se reposer, prendre le temps de vivre.